La différence de réactions des populations et des médias aux morts de Samuel Paty et George Floyd offre une vision caricaturale du monde dans lequel nous vivons. Si, dans les deux cas, nous ne pouvons que déplorer deux décès, il convient néanmoins de faire la différence entre les victimes et d’observer que pour l’un on a vécu des émeutes et des pillages tant aux États-Unis qu’en Europe, tandis que pour l’autre seules tristesse et dignité ont été de mise.
Pourtant, on ne peut comparer les deux victimes. D’un côté, un repris de justice, probablement occupé à écouler de faux billets de banque, de l’autre un professeur qui faisait son travail avec une extrême conscience professionnelle. Si cela ne justifie en rien la manière dont Floyd a été tué, la nuance mérite d‘être soulignée.
Et qu’avons-nous vu ? La presse bien-pensante du monde entier s’est enflammée pour Floyd alors que pour Paty, en dehors de la presse française, les articles et/ou émissions ont été pour le moins discrets si pas inexistants ou franchement tendancieux. Un exemple : ce titre du New York Times : “La police française abat un homme après une attaque mortelle au couteau”. Pas un mot sur l’égorgement de M. Paty, sur le terrorisme islamiste et l’insinuation d’une violence policière; puisque l’on a d’un côté une arme à feu et de l’autre une arme blanche. Difficile de faire mieux dans l’ignominie et l’hypocrisie.
Les messages de soutien à la France des chefs d’Etat européens ont été pour le moins minimalistes, celui de Mme von de Leyen étant un sommet de “bien-pensance”. Contrairement à ceux du roi d’Arabie et des présidents Trump et El Sissi qui ont eu le courage d’appeler un chat un chat.
Les différences de traitement de victimes par les médias et plus encore les comportements de ceux qui les pleuraient devraient quand même encourager à quelques méditations. Et ouvrir les yeux des princes qui nous gouvernent et refusent le voir la montée des périls.
Jacques Offergeld