Antoinette Pecher s’est éteinte quelques jours à peine après avoir fêté ses 92 ans. Elle est partie discrètement, presque sur la pointe des pieds, à la rencontre de cette mort qu’elle ne cachait plus attendre avec sérénité.
Pour notre journal, c’est une perte incommensurable. Elle fut des nôtres dès le début, en 1975. Et, quelques semaines à peine avant son décès, elle téléphonait régulièrement pour prendre des nouvelles et évidemment nous faire part de ses avis. Souvent tranchés...
Antoinette, c’était un “caractère”. Un peu “l’éléphant dans le magasin de porcelaine”.
Quand elle avait une opinion, elle la défendait contre vents et marées. Son manque de souplesse et, disons-le, de diplomatie a incontestablement nui à sa carrière politique pourtant longue et riche. Mais quand on marche sur certains pieds, la facture peut être lourde...
Attachée au féminisme, à la laïcité et à la Dynastie, elle était intransigeante quand un de ces trois thèmes était remis en cause. Peu importe par qui.
Ce qui ne l’empêchait pas de pouvoir écouter les autres et, sans en avoir l’air, de tenir compte de leurs avis.
Le roi Albert II l’avait très justement anoblie pour le travail inlassable qu’elle avait effectué durant de très longues années en faveur des droits des anciens combattants, en tant que présidente de l’Institut National des Invalides de Guerre (aujourd’hui War Heritage Institute).
C’est donc une très grande dame qui vient de partir.
La rédaction