Ainsi, c’est reparti. On confine ! De manière aussi arbitraire qu’irrationnelle.
Dans cette affaire, deux thèses sont en présence. D’une part, ceux qui justifient le confinement par la nécessité d’éviter que les hôpitaux soient submergés et de l’autre ceux qui regardent à plus long terme et soulignent que les conséquences sanitaires et économiques du confinement seront humainement bien plus graves qu’un débordement passager des hôpitaux.
Pas de prospective
Avant d’analyser les justifications des uns et des autres, il convient quand même de dénoncer les responsabilités. Après la fin du premier pic de l’épidémie, de nombreux experts avaient annoncé une «seconde vague».
Et pendant quatre mois qu’ont fait les responsables politiques, tant en Belgique qu’en France ? RIEN ! Absolument rien. Pas d’ouverture de lits supplémentaires, pas de nouveaux appareils de réanimation et d’intubation. Aucune action prospective.
Si Franck Vandenbroucke n’est de toute évidence pas à la hauteur du défi auquel il est confronté, il faut lui rendre qu’il a hérité d’une situation catastrophique laissée par Maggie De Block. En France, la gestion d’Olivier Véran est d’une nullité absolue. Mais comme M. Macron ne veut pas reconnaître la nouvelle erreur de casting qu’il a faite en le nommant à la Santé, il continue à sévir.
D’autre part, on constate qu’un certain nombre de lits sont occupés par des migrants. Si on les avait renvoyés chez eux dès leur entrée illégale sur le territoire, on leur aurait évité d’être contaminés (ce qui n’est pas rien) et l’on disposerait de ces lits-là aujourd’hui. Sans parler du temps et du personnel qu’il faut mobiliser pour les entretiens d’analyse (traducteur, personnel de Fedasil, etc.). Et cela au détriment de ceux qui ont payé toute leur vie les soins de santé par leur travail, leurs impôts et cotisations sociales.
La réaction normale du personnel médical, bien maltraité
Cela dit, on comprend qu’une partie du personnel de santé, épuisé, mal payé, peu ou pas soutenu, réclame un confinement dans l’espoir de voir le flot de nouveaux malades se tarir. Et surtout ne pas être obligé de devoir choisir entre ceux que l’on pourra sauver et ceux qu’il faudra abandonner.
Un lecteur médecin nous fait part de sa hantise de se voir confronté à un tel choix. Ce qui est compréhensible et l’honore.
Mais, en même temps, d’autres médecins soulignent que le confinement n’est pas une bonne solution, surtout en automne et en hiver, car il enferme des gens sains avec des porteurs du virus. De même, à leurs yeux, la fermeture des petits magasins est une erreur car cela augmente automatiquement la clientèle des grandes surfaces où le virus peut se répandre aisément.
Obère-t-on la santé de demain ?
Le grand argument des défenseurs du confinement est : « la santé avant l’économie ». Toute personne sensée y souscrira. Mais la question fondamentale est de savoir si l’on est pas occupé à obérer la santé de demain avec les mesures actuelles.
Dans les mois à venir, le chômage et les faillites vont exploser. Ce qui va augmenter les coûts sociaux et réduire les rentrées fiscales. Ce qui risque de se répercuter sur les budgets de la santé publique, déjà réduits à la portion congrue depuis des années. Ce qui se paie au prix de la mort aujourd’hui.
Faute de moyens, nombre de gens vont se sentir obligés de reporter leur visite chez le médecin. Ce qui va avoir pour effet d’aggraver leurs pathologies et d’augmenter l’importance (et donc les coûts) des soins qui devront leur être dispensés en dernière minute.
Si les travailleurs licenciés auront encore droit au chômage qu’en sera-t-il des dizaines de milliers de petits indépendants et commerçants réduits à la faillite à cause des confinements ?
Comment le confinement enrichit Amazon
Et certaines décisions apparaissent vraiment irraisonnées. Ainsi, la fermeture des librairies. On moment où les gens sont confinés, on a constaté qu’ils ont tendance à bien plus lire. Ce qui est une bonne chose. Mais en même temps, comme les librairies sont fermées, ils vont se tourner vers Amazon. Faisant ainsi la fortune d’une entreprise qui a élevé l’«optimisation fiscale» au rang de grand art. Et qui de facto ne paie quasiment pas d’impôts.
Ce qui est vrai pour les livres l’est au moins partiellement pour les vêtements, chaussures, cadeaux divers, etc. En conséquence, on peut également écrire que «sauver l’économie, c’est aussi sauver la santé».
Malheureusement, les gouvernants ne travaillent jamais que dans le court terme. De plus, on ne peut que déplorer que dans les conseillers dits scientifiques on n’entende que les virologues (dont certains extrémistes) sans tenir compte des autres médecins qui proposent des solutions plus équilibrées. Quant aux économistes, psychologues et sociologues, ils sont priés de se taire.
Chacun jugera en fonction de ses options et sensibilités.
J. Offergeld