Brussels Airport et skeyes testent actuellement le déploiement opérationnel de drones à l’aéroport et autour de celui-ci. Il s’agit de faire évoluer, dans un environnement sécurisé, un drone de sécurité innovant pouvant être piloté à grande distance, afin de vérifier comment des drones peuvent augmenter la sûreté, la sécurité et l’efficience des opérations aéroportuaires. En outre, on teste également un système de détection des drones permettant de repérer les drones indésirables, car dans des circonstances normales ceux-ci ne sont pas autorisés au-dessus du site de l’aéroport, ni autour de celui-ci.
Un drone de sécurité pour les inspections aéroportuaires
Les drones et les avions ne font pas bon ménage. C’est la raison pour laquelle les drones sont interdits au-dessus du site de l’aéroport et dans ses environs. Un drone égaré peut créer des situations particulièrement dangereuses pour le trafic aérien. Seule exception : le drone de sécurité que testent Brussels Airport et skeyes, en étroite collaboration. Au cours de deux journées de test, début avril, les possibilités et les procédures opérationnelles d’un tel drone de sécurité seront étudiées.
Vu la grande superficie de l’aéroport, un drone peut être un moyen d’obtenir rapidement une vision privilégiée de la situation à un endroit particulier du site de l’aéroport. Pour la première fois, un drone de sécurité a été testé aujourd’hui à Brussels Airport en collaboration avec Citymesh, opérateur de drones et partenaire pour le réseau 5G privé de l’aéroport. La particularité de ce drone est de pouvoir être piloté à très grande distance, via le réseau 5G privé de l’aéroport. Pour ce test, le pilote de drone de Citymesh ne se trouvait pas sur place, mais en Flandre occidentale (à Bruges). Via la 5G, il a piloté le drone “beyond visual line of sight”, une grande première pour un aéroport !
Arnaud Feist, CEO de Brussels Airport : « En tant qu’aéroport, il importe de continuer à miser sur l’innovation. Grâce à notre réseau 5G privé, nous sommes parvenus aujourd’hui à piloter un drone à (grande) distance, une première en matière d’innovation, réalisée ensemble avec nos partenaires. »
Il existe différentes activités à l’aéroport pour lesquelles les drones pourraient apporter une valeur ajoutée. Pendant les journées de tests, on examinera comment exploiter le drone pour des rondes d’inspection sur le terrain et pour la surveillance du domaine aéroportuaire, le drone pouvant servir de jumelles à distance, en plus des inspections physiques. Une deuxième simulation concerne un incident aérien, où un drone peut arriver très rapidement sur place pour donner une première impression de la situation et transmettre d’emblée des informations importantes aux services de secours. On teste également l’usage du drone pour des inspections visant les animaux présents sur l’aéroport, tels que les oiseaux ou les lapins, qui peuvent représenter un danger pour les avions au décollage ou à l’atterrissage.
Système de détection des drones
Les drones ne sont pas autorisés dans les environs de l’aéroport. C’est pourquoi des panneaux autour de l’aéroport indiquent qu’il s’agit d’une « no drone zone », pour la sécurité du trafic aérien. Les drones étant de plus en plus répandus, le second objectif des journées de test était de vérifier s’ils pouvaient être détectés dans les environs de l’aéroport en combinant différentes technologies. Ces technologies permettent de repérer à la fois les drones coopératifs, dont le vol est autorisé et qui partagent leur localisation, et les drones non coopératifs. Différents drones sont utilisés pendant le test afin de les identifier ultérieurement.
Un opérateur de drone doit demander à l’avance son autorisation de voler au régulateur. Pendant le test, on vérifie si les données de l’autorisation correspondent au vol réellement effectué. Outre l’observation visuelle par des pilotes, la sécurité aéroportuaire ou des contrôleurs aériens, une détection via des systèmes technologiques avancés est la seule manière de repérer rapidement les engins pour lesquels il n’a pas été demandé d’autorisation de vol. Sur la plateforme de gestion du trafic drone de SkeyDrone, une filiale de skeyes, les données des détections de drones et des autorisations de vols sont comparées, traitées et visualisées. Sur la base de ces résultats, on peut désormais affiner la recherche, afin de trouver les technologies susceptibles d’apporter la plus grande plus-value.
Un environnement sécurisé
Ces tests ont fait l’objet d’une longue préparation au préalable. Il va de soi qu’ils ne doivent pas mettre en danger le trafic aérien et qu’ils doivent perturber le moins possible le fonctionnement régulier de l’aéroport. Les moments de test ont été coordonnés avec le trafic aérien, en tenant compte des conditions météorologiques. Il faut fermer pour cela une partie des pistes d’atterrissage. Les activités sur et autour des pistes sont réduites à un minimum, de sorte que les drones puissent toujours rester à bonne distance des personnes, des bâtiments et des avions. Tout se passe en étroite collaboration entre les contrôleurs aériens dans la tour et l’Airport Operations Centre de Brussels Airport.
Johan Decuyper, CEO de skeyes: « skeyes a développé depuis très longtemps une expertise en matière de drones. Nous collaborons également souvent à des projets de test en situation réelle. Cette opération était un premier essai dans notre ‘habitat naturel’. »
Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation européenne sur les drones, skeyes est responsable des autorisations de vols de drones dans l’espace aérien autour des aéroports belges. Les pilotes de drones désireux d’évoluer autour d’un aéroport doivent en demander l’autorisation à skeyes via l’application DSA (Drone Service Application), un outil développé spécialement à cet effet par SkeyDrone. Cette application DSA permet au pilote comme à skeyes de suivre le vol en temps réel. Tous les vols de test qui se déroulent cette semaine ont été planifiés en coordination avec les contrôleurs aériens.
Source : Brussels Airport