Mercredi 9 octobre 2024

Europe : enfin une bonne nouvelle !

Le projet de l'Union européenne d'interdire la vente des voitures thermiques à partir de 2035 reporté

Ceci grâce à la campagne entamée par le gouvernement italien, suivi très rapidement par ses homologues polonais, bulgare et enfin allemand. Ce projet s'inscrivait dans le cadre de l’absurde green plan dont nous avons fait l'analyse, dès sa conception en 2020(1).

C'est une victoire de la démocratie et une défaite des totalitaires qui veulent régenter en toutes choses le mode de vie des Européens. C'est également une claque à la Commission européenne qui, au nom de l’environnementalisme,  prétend imposer aux pays membres des législations totalement contraires à leurs intérêts économiques et sociaux. Et aux aspirations légitimes de leurs citoyens. Rappelons que cette Commission n'a aucune légitimité démocratique et que ses membres ne se sont nullement soumis au vote des électeurs, alors qu’ils détiennent des pouvoirs substantiels.

Ce projet de suppression de la vente des voitures thermiques pour 2035 se heurtait au simple bon sens.

Une Europe encore un peu plus isolée

Avant tout, il allait isoler l’Europe du reste du monde où personne ne pense sérieusement à passer au tout électrique. Surtout dans les pays émergents, très attachés au thermique.
Au plan économique, il allait entraîner la destruction de plusieurs centaines de milliers d'emplois dans des pays comme l'Allemagne, la France, l'Italie, mais aussi la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, etc.

Une claque bien méritée à la Commission…(Pixabay)

En plus, il apparaît que vouloir, dans le domaine automobile comme dans bien d'autres, passer au tout électrique est un non-sens. Plus encore quand certains pays ont renoncé à l'énergie nucléaire, seule capable de répondre à la demande. Ce n'est pas tout de vouloir faire rouler toutes les voitures à l'électricité, encore faut-il en produire en suffisance !
Autre élément : les voitures électriques sont loin de répondre aux besoins de la majorité des usagers. Leur principaux défauts résident dans leur prix, les difficultés et les lenteurs des ravitaillements et surtout la limite de leur autonomie. Qui se réduit encore par grande chaleur et plus encore en période de gel. Les voitures électriques sont en réalité réservées à une clientèle très limitée à haut pouvoir d'achat, à savoir les bobos qui roulent peu et disposent d'un garage privé. Ce qui est loin de représenter la majorité des populations européennes. 

Vers des incendies à la pelle

Un facteur que l’on cache soigneusement aux candidats acheteurs est le danger gravissime que représentent les voitures électriques. En cas d'incendie (et ils sont plus nombreux que l'on veut bien le dire), il est extrêmement difficile de les éteindre. En effet, pour ce faire, il faut plonger les véhicules en feu dans des containers remplis d'eau. Ce qui veut dire que si l'incendie se déclare dans un sous-sol d'immeuble, il faudra que ce dernier ait une entrée cochère suffisante non seulement pour que les véhicules de pompiers puissent y pénétrer mais surtout pour qu’ils puissent y faire entrer le container rempli d'eau  et… le treuil pour le soulever. Combien d’immeubles répondent-ils à ces critères ?

Incendie d’un véhicule hybride à Bruxelles. (Photos : SIAMU)

Quant à l'aspect environnemental,  il est sujet à caution. S'il est vrai que les véhicules électriques sont décarbonnés à l’usage, en même temps, leur construction et leur destruction sont extrêmement énergivore et très polluantes. A ce qui précède, il faut encore ajouter un aspect social et humain extrêmement important : les terres rares, nécessaires pour les batteries, sont souvent ramassées par des enfants dans des conditions de travail dignes de Zola ou Dickens.

 Les batteries si chères aux écolos, c’est l’enfer des enfants de certains pays émergents (© Unicef)

De la dépendance russe à la dépendance chinoise

Autre élément, humainement moins dramatique, mais géopolitiquement non négligeable : actuellement, 90 % des batteries viennent de Chine. Ce qui crée une nouvelle dépendance à l'égard d’un pays tiers. II est piquant de voir les dirigeants européens prétendre se libérer de la dépendance russe en matière d’hydrocarbures pour se jeter dans celle de la Chine pour les batteries. Certes, le président Biden vient de débloquer des budgets faramineux pour construire des usines de batteries aux États-Unis. Mais cela ne se fera pas en quelques jours. Et les batteries américaines seront évidemment plus onéreuses que les chinoises. Et, comble de l'illogisme, cela ne changera rien au problème de la dépendance : on passera simplement de la chinoise à l'américaine.

Un secteur industriel majeur sauvé

Enfin, le projet qui a été fort heureusement retocqué, avait en plus l'énorme inconvénient d'isoler complètement l'Union européenne qui aurait été la seule au monde à renoncer aux véhicules à moteur thermique. Ce qui aurait obligé ses usines automobiles à construire des véhicules électriques pour le marché communautaire mais à continuer à produire des moteurs thermiques pour exporter dans le reste du monde. Difficile de d’assassiner plus vite un secteur industriel.

S'il ne fait aucun doute que le lobby vert va tout faire pour revenir avec son projet d'interdiction des véhicules thermiques pour 2035 et que la bataille n’est pas définitivement gagnée, ne boudons pas notre plaisir : nous venons d'assister à une victoire du bon sens. C'est suffisamment rare actuellement pour s’en réjouir.

Jacques Offergeld

(1) Voir : Quand Macron et Merkel relancent les industries asiatiques… du 08/06/2020